René Laloux & Moebius

Résumé personnel : Jaffar, baroudeur spatial intrépide, reçoit un jour un message d’un ancien ami qui le supplie de venir en aide à son fils Piel, après que leur colonie sur la terrible planète Perdide ait été attaquée. S’engage alors une course contre la montre afin de sauver ce petit garçon de 5 ans, qui devra survivre seul sur une planète sauvage et hostile, avec pour seul compagnon le micro qui le relie à ses sauveurs. Mais la planète Perdide est loin, très loin, et de plus Jaffar aura à faire avec nombre d’imprévus. Heureusement, il pourra compter sur l’aide d’une douce princesse qui fuit sa planète, deux petits gnomes télépathes et surtout, sur les conseils précieux de son vieil ami Silbad, grand spécialiste de cette horrible planète.
Mon avis : Ce film d’animation est une pure merveille, un régal visuel et sonore, servi par un scénario où il n’y a rien à redire. Il est tiré de l’excellent livre de Stefan Wul, « L’orphelin de Perdide », que je vous conseille également et dont la trame scénaristique est légèrement différente.Les personnages sont attachants et les ambiances sonores permettent de planter des décors enchanteurs ou très angoissants. C’est une histoire à deux trames très prenante, car on suit d’un côté le voyage de Jaffar et toutes ses péripéties, et d’un autre les errances du pauvres petit Piel sur Perdide. Les dessins de Moebuis sont évidemment parfaits et non, je refuse de trouver un quelconque défaut à de film.
Ah si, je veux bien reconnaître que l’animation des visages a peut-être un peu vieilli, mais franchement, OSEF !
Pour les connaisseurs, mon passage préféré est bien sûr celui de la planète Gama X, qui en plus d’être un passage émotionnellement fort, possède une symbolique puissante. Je ne résiste pas à l’envie de vous mettre un extrait ( à ne pas regarder si vous voulez éviter le spoil, quoi que ça n’ait que peu d’impact sur l’intrigue principale) :
( pour la petite anecdote drôle, j’adore tellement ce passage qu’il y a quelques années, j’avais mis le discours qu’on y entends en sonnerie de mon portable (j’aime les sonneries atypiques ^^) et un jour je me suis faite littéralement incendiée par une vieille dans la rue parce que mon portable avait sonné et qu’elle était persuadée que c’était un discours d’Hitler… )
J’aime beaucoup René Laloux et je vous parlerai de pas mal de ces œuvres. Pour ce billet, j’aimerai vous laisser sur une citation de la préface qu’il a écrite pour Gandahar de Jean-Pierre Andrevon :
Aussi, depuis longtemps, lorsqu’une sage-femme sort un bébé d’entre les cuisses de sa mère, le tient par les chevilles la tête en bas et lui tape sur les fesses avec enthousiasme, celui-ci pousse-t-il un vagissement de colère. Ce premier cri (incompréhensible) du nouveau-né peut être interprété de différentes façons. La première qui vient à l’esprit est : Lâche-moi, salope ! Vient ensuite : Qu’est-ce que je fous là ? Je rentre – et vite fait – d’où je viens. […] Ou encore, venu d’un fœtus en avance pour son âge et qui a déjà cogité dans le ventre de sa maman : Quel monde pourri ! Je reste pour voir mais je suis indigné !
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